Emmanuel Drutel

Composée de trois classes de maternelle et huit classes d’élémentaire, l’école Marie-Curie fête ses 50 ans. Rencontre avec Emmanuel Drutel, son directeur depuis deux décennies.

une école aux conditions exceptionnelles

Quel a été votre parcours avant d'arriver à Marie-Curie ?

J’ai voulu faire de l’enseignement dès ma plus tendre enfance. Mais je m’orientais plutôt pour être professeur de science et vie de la terre (SVT). J’ai fait pour cela des études à l’université Lyon I en préparant le Capes et l'agrégation avant de rejoindre un lycée militaire. Mon épouse était déjà enseignante en élémentaire et cela m'a motivé à passer le concours de professeur des écoles. J’ai gagné en didactique et en pédagogie ce que j’ai perdu du côté scientifique. La relation avec les élèves est complètement différente. Nous sommes à leurs côtés toute la journée et nous avons la chance d’enseigner des choses concrètes, vivantes, adaptées à la société. Il faut que nous soyons les plus efficaces et les plus réactifs possible. C’est pourquoi je renouvelle en partie chaque année le contenu de mon enseignement.

Cela fait également près d’un an et demi que je travaille à l’organisation d’un voyage de quatre jours à Paris pour tous nos élèves de CM2. En lien direct avec notre programme, nous visiterons le musée d’Orsay, la Tour Eiffel, le Panthéon, l’arc de Triomphe, le musée Curie… Nous aurons la chance de faire trois visites rares : l'hôtel de ville de Paris, l'orgue de chœur de Notre-Dame et... le Palais de l'Élysée avec un guide !

Comment êtes-vous devenu directeur ?

Cela fait déjà plus de vingt ans que mon épouse et moi-même sommes installés à Oullins pour sa qualité de vie et sa proximité avec Lyon. Je suis arrivé à Marie-Curie en 2000 avec une classe de CM1. Dès le jour de la rentrée, j’ai su que le poste de direction, occupé cette année-là par intérim, serait vacant la rentrée d'après. Devenir directeur me permettait de me stabiliser sur la structure. C’est la vingtième année que je suis ici, et je partage mon temps entre ma classe de CM2 et mes fonctions de directeur ! Je ne pensais pas que je resterai aussi longtemps. Même si, dans cette école, il semble y avoir une certaine tradition. Roger Marconnet, pour ceux qui s’en souviennent, avait passé 14 ans ici. Il faut dire que les choses se renouvellent perpétuellement. On ne s’ennuie jamais ! C’est un métier où on ne connaît pas la routine.
J’ai toujours souhaité que l’école soit pilote sur de nombreux dossiers et projets. Nous avons été les premiers à utiliser un vidéoprojecteur interactif, à prendre les inscriptions pour le périscolaire sur tablettes ou à accueillir des enfants atteints de déficience auditive. Le poste de directeur me positionne à l’interface avec les enfants, les enseignants, les parents mais aussi la mairie et l’Éducation nationale. C’est ce qui rend le métier passionnant.

Votre école fête ses 50 ans. Qu'organisez-vous ?

Pour célébrer cet anniversaire, nous accueillerons une exposition de l'association Pour l'histoire d'Oullins sur la construction de Montmein. Nous avons réalisé un panneau sur l’école à partir des archives de la Ville.
Nous invitons aussi tous les anciens élèves, enseignants et personnels à faire une photo souvenir dans la cour. Ce sera assez facile de les rassembler car plusieurs parents aujourd’hui sont d'anciens élèves. Le côté village de ce quartier joue à plein. C’est une dimension que nous retrouvons aussi à l’occasion de la fête de l’école à laquelle plus de 800 personnes participent chaque année. C’est un peu la fête du quartier.

Comment occupez-vous votre temps libre ?

Mes journées sont bien occupées mais j'essaie de prendre du temps pour des loisirs, souvent consacrés à la musique. J'ai appris le chant, l'orgue et le violon durant mes études au Conservatoire. Je dirige La Cantoria depuis 30 ans, un chœur qui fête, cette année, ses 35 ans.
À cette occasion, nous préparons, avec les Petits Chanteurs de Saint-Thomas-d'Aquin et de Notre-Dame de Mongré, un  concert exceptionnel dirigé par John Rutter. Ce sera la première prestation de ce grand musicien britannique en France. C'est un artiste dont j'admire la musique et que j'ai eu l'occasion de rencontrer en 2017 en Angleterre. Depuis, des liens se sont créés et il me fait l'immense  honneur de nous accompagner dans cette aventure prévue les 7, 8 et 9 juin à l'église Saint-Antoine de Gerland en venant diriger les 150 choristes et un orchestre symphonique de 40 musiciens professionnels...

 

Février 2019

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