Henri Bonhomme

Fondateur de l’association Music’85, Henri Bonhomme est un Oullinois qui a consacré sa vie à cet art qui lie les hommes et fait battre les coeurs.

la musique comme langue universelle

Pouvez-vous nous raconter votre arrivée à Oullins ?

Originaire de Tarare, ma famille s’est installée à Oullins lorsque mon père a été recruté aux ateliers SNCF en tant que comptable à la fin des années 30. Je devais lors avoir 7 ou 8 ans. Nous habitions rue de la Gare (aujourd’hui rue Pierre-Sémard) et j’ai été scolarisé à l’école des garçons de la rue Marceau, qui deviendra, bien des années plus tard, le groupe scolaire Fleury-Marceau. J’ai ensuite rejoint l’école de La Salle à Lyondont je suis sorti le bac en poche avec un an d’avance.
Et c’est comme ça qu’à 15 ans, je suis devenu dessinateur au bureau d’étude central de gaz de France. Rhodiacéta, Rhône Poulenc… Les années ont passé, je me suis marié avec Roselyne, j’ai eu trois filles et j’ai finalement fait toute ma carrière dans l’ingénierie sans jamais quitter Oullins.

Comment la musique est-elle entrée dans votre vie ?

Mon père était quelqu’un de très strict. Il n’envisageait pas que je puisse rester sans rien faire en dehors de l’école. Comme il connaissait un professeur de clarinette, il m’a inscrit à ses cours dès l’âge de 10 ans. J’ai ensuite fait le conservatoire de Lyon puis j’ai découvert le saxo alto et le saxo ténor, mon instrument de prédilection. Vers 18 ans, avec quelques amis, nous avons créé l’orchestre Paul May, avec lequel nous avons notamment eu la chance de nous produire à Radio Lyon, ce qui nous a permis de rencontrer Bourvil, Georges Guétary ou encore Annie Cordy ! Mais le tournant de ma vie de musicien a eu lieu bien des années plus tard avec la création de Music’85… en 1985. Nous étions 17 musiciens à nous lancer dans cette aventure un peu folle mais, trois décennies plus tard, le pari est réussi : c’est une école de musique qui accueille près de 200 élèves et une dizaine de formations ! Étant tout juste retraité à cette époque, j’ai eu le temps de m’investir pleinement dans le développement de cette association dont j’ai pris, au départ, la direction. Nous avons vécu des moments formidables avec la création des thés dimanches à la fin des années 80, la mise en place de soirées cabaret, les représentations de notre orchestre à travers le monde (Allemagne, Autriche, Espagne, Canada…). Tout n’a pas été simple, il a fallu faire entendre nos voix et nos notes à la Ville et aux habitants pour que l’association puisse prendre l’ampleur que nous lui connaissons aujourd’hui. Je suis heureux du travail accompli et de la qualité des enseignements fournis aujourd’hui grâce à Sébastien Martinan, notre formidable directeur. Music’85 est de toutes les fêtes et c’est un honneur de pouvoir insuffler de la joie grâce à la musique.

Quel est votre meilleur souvenir musical ?

J’ai vécu tellement de choses ! J’ai d’ailleurs trois tomes d’histoire personnelle dont je relis, de temps en temps, quelques pages et qui me replongent dans des anecdotes lointaines et parfois oubliées. Je me demande bien ce qu’ils vont devenir ces carnets d’ailleurs…. Mais si je ne devais garder qu’un moment important, je vous parlerais de cette série de concerts joués à guichets fermés en 1994. Nous avions été sollicités par le Hot Club de Lyon pour monter un opéra jazz moderne inédit : Ballade pour sweet Emma. Au-delà de la fierté de ce partenariat, c’est la réussite du projet qui m’a vraiment marqué : toutes les représentations étaient complètes et plus de 1 000 spectateurs ont donc assisté à cette rencontre musicale.
Un vrai bonheur ! Comme me l’a dit le cinéaste Claude Lelouche, que j’ai rencontré par hasard il y a quelques années au Canada en marge d’un concert, « la musique est une langue universelle. Avec elle, tout le monde peut s’entendre ». Et c’est tellement vrai !

 

Septembre 2017

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