Ghislaine et Daniel Desgeorges

Il y a 26 ans, Ghislaine Desgeorges fondait l'association L'Orchidée. Depuis, avec son mari Daniel et de nombreux bénévoles, elle oeuvre au quotidien pour soutenir et réaliser les projets d'enfants malades.

couple au grand cœur

Comment est née L'Orchidée ?

Ghislaine : Avec Daniel, nous avons fêté cet été notre 53e anniversaire de mariage. Nous avons la chance d’avoir un fils et deux petites filles en parfaite santé. Ce qui n’est malheureusement pas le cas dans toutes les familles. J’ai toujours aimé les enfants… et j’avais à cœur de leur venir en aide. Après avoir imaginé accueillir temporairement des orphelins ou me rendre au chevet de jeunes dans le coma, j’ai finalement choisi de créer une association qui soutient et réalise les projets d’enfants malades. L’Orchidée est née en 1992. Très vite, mon mari m'a rejoint dans cette aventure.
Et les rôles sont très bien répartis : avec son élocution fluide et son contact facile, Daniel est président et je suis secrétaire administrative. Je ne peux pas m’en défaire. J’ai besoin de voir les dossiers, de rencontrer les familles, d’être au contact des enfants…

Imaginiez-vous que cela allait prendre une telle ampleur ?

Daniel : À sa création, il y a 26 ans maintenant, peu de structures s’occupaient de réaliser les rêves d’enfants malades. Très vite, nous avons été sollicités par les médecins des hôpitaux, les familles. Nous ne faisons jamais de démarchage. Ce sont toujours les enfants ou leur entourage qui nous contactent. Nous sommes une association loi 1901, nous avons des comptes à rendre et nous devons une transparence totale à tous nos bénévoles, adhérents, partenaires, familles… Pour cela, nous avons, dès le début, mis des barrières très strictes, créé un règlement intérieur et une charte éthique.
Et quand on fait les choses avec rigueur, il y a forcément des retombées positives ! Nous organisons en moyenne 250 à 300 projets par an, aussi variés soient-ils. Rencontre avec un chanteur ou un sportif, nage avec les dauphins, voyage dans une capitale, participation à des émissions de télévision, balade en chiens de traîneaux, journée dans un parc d’attraction… nous réalisons tous les projets qui nous sont formulés à condition que l’équipe médicale en charge de l’enfant nous donne son accord. Il y a parfois des protocoles très contraignants à respecter mais nous faisons notre possible pour que tout se déroule au mieux et laisse un souvenir extraordinaire aux participants.

N’est-ce pas une charge émotionnelle trop forte ?

Ghislaine : Au début j’essayais de rester dans ma bulle pour pouvoir aider au mieux les familles et ne pas me laisser submerger par les émotions. Mais plus les années passent et plus c’est difficile pour moi. La mort fait partie de la vie, il faut y faire face et de nombreux hôpitaux s’appuient sur nous, nuit et jour, pour être avec les familles au chevet des enfants en fin de vie. Heureusement nous avons beaucoup plus de joies que de peine et c’est ce qui nous fait tenir. Les enfants nous donnent du courage et la force de poursuivre. Certains d’entre eux, que nous avons rencontrés au début de l’association, sont aujourd’hui guéris et ont fondé leur propre famille. Nous partageons avec eux les grandes étapes de leur vie, nous sommes leurs confidents et il se tisse entre nous des liens indéfectibles.

Comment votre structure évolue-t-elle ?

Daniel : Avoir en charge la présidence de cette association nécessite un engagement profond et entraîne des responsabilités considérables. De plus en plus d’hôpitaux nous sollicitent au plan national et il nous est impossible de refuser.
Pour pouvoir continuer, nous sommes à la recherche de bénévoles actifs disponibles qui puissent assurer les permanences de l’association tous les mardis et jeudis après-midi et qui maîtrisent l’informatique. À l’instar de l’exposition organisée début décembre par Playmoknight ou de la maison illuminée de la rue Schuman, de nombreuses associations ou particuliers se mobilisent au profit de L’Orchidée et nous les en remercions vivement car nous sommes toujours en recherche de financements. Nous intervenons notamment dans les écoles, de l’élémentaire à l’enseignement supérieur, pour expliquer le fonctionnement de notre association aux élèves et aux étudiants qui, en échange, réalisent une action de solidarité en faveur de L’Orchidée. Petits et grands, célébrités et anonymes sont toujours très réceptifs à nos demandes car ce sont des engagements qui ont du sens et qui donnent de grands bonheurs à tous les enfants.

 

Décembre 2018

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